Scriptosum - Exercices
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      Le chien, le cheval et le lion (essai de fable)

Un chien, né sous le cheval chinois
Batifolait dans les jambes d’un cheval
Lui-même né sous le chien pékinois.
Ils filaient la parfaite cavale,
Lorsque le cheval, un peu las,
Du chien fit mine de s’écarter.
Celui-ci, quoique dépité, un temps alla
Sa vie nouvelle, toute de liberté.
Impromptu, vint alors un lion,
Naïf et ingénu qui, sur sa royauté,
Fut de la fête en parfait trublion.

Touffe de sa crinière ceinte d’un catogan,
Il se pavanait sous un appendice capillaire,
Qui, quoique court comme un doigt de gant,
Tombait en arrière en lui donnant assez bel air.
« Ne pouvons-nous, par notre majesté,
Dit-il, lever le chien et le ravir
Aux prestes membres de l’ongulé,
Et faire que de m’entendre rugir
Le chien oublie son équidé ? »

Le chien oublia quelque temps,
Mais dans ses rêves de vertes cavales
Revinrent, et de plus en plus souvent,
Tonner les sabots de son cheval.

Le chien et le cheval cavalèrent dans du neuf
Au nez du lion destitué, moins lion que bœuf.

     Moralité :
Ce n'est pas dans la crinière d'un lion que se font les belles queues de cheval.

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