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Antoine VOLODINE – Terminus radieux

J’avais abordé l’imaginaire volodinien par "Des anges mineurs", ouvrage qui, lui, n’avait rien de mineur. Mais, celui-ci, c’est un gros morceau !
Quel monde ! J’ai parfois pensé à "La route" de McCarthy. Mais "Terminus radieux" est d’un imaginaire plus riche, plus fécond, plus foisonnant. Et quoique débridé, cet imaginaire reste maîtrisé et cohérent. Ce qui fascine, et c’est le danger.
Ouvrons ce bloc de lyrisme à la fois noir et flamboyant ; on y prend goût aux frissons induits par son chaud-froid. Puis on aspire à s’émanciper de l’envoûtement chamanique qui opère sur le lecteur comme sur les personnages. Mais c’est trop tard, il nous est impossible de lâcher ce livre en cours de route : il faudra attendre la fin. Et encore ! Notons en presque milieu de livre le saisissant et très bel effet de ralenti.
"Terminus radieux", c’est la mort désirable parce qu’impossible. On le referme, on lève le nez et, ouf ! Par contraste, notre monde nous apparaît bien souriant (on n’ose plus l’épithète "radieux"). Mais un doute s’est insinué en nous quant à sa réalité. Un doute rémanent pour combien de temps ?
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