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Christian OSTER – Une femme de ménage: éclore de nos vies infimes pour mieux retomber en poussière.

Le réel n’a pas de génie, pas d’imagination. Petit et lourd, procédurier jusque dans ses vétilles, il n’a rien pour lui. Tous les ressorts à l’œuvre dans la fiction sont l’élasticité de la seule imagination, dont la vie réelle est dépourvue. Or, Christian Oster aime à coller à la ductilité du réel, à l’épouser intimement. Dans ce livre, délibérément, il écrase les petits ressorts de l’imagination ; leur course est minimale, à la mesure de nos vies infimes dont le plat nous est servi à l’envi, sans pitié ; les relations humaines y sont naufrages consommés ou à venir. Et l’humour ici est beaucoup trop sombre (plus grave que dans Loin d’Odile, par exemple), pour compenser ces pauvretés. Le ton est donc celui de la plainte résignée de l’agonisant.
Quand, à défaut de rebonds, un insensible crescendo, une lente ascension mènent vers le salut par l’amour (dont, trop prévenu, on se sera pourtant longtemps défié), c'est pour mieux retomber, et du plus haut qui soit.
Sur le tranchant de la phrase finale, qui coupe court à toute espèce d’espoir.
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